Homélie - Nuit de NOËL 2025
Cathédrale Hors les Murs
Chers Amis,
Hier après-midi, j’ai rencontré en ville une jeune famille ; un des enfants, Malo, 8 ans, était tout heureux de me rappeler les 3 C que j’avais médités l’an passé le soir de NOEL : C comme Confiance, C comme Calme et C comme Courage !
Joyeux NOËL, frères et sœurs ! À NOËL, Dieu nous donne Sa Confiance, Son Calme, et Son Courage !
Cette année, je voudrais vous offrir la lettre E. E comme Étoile, d’abord parce que c’est Noël, et ensuite, E comme Espérance, parce que l’année 2025 était une année jubilaire placée sous le signe de l’Espérance. Une espérance qui ne déçoit jamais. Faisons donc ce soir, un pas, celui de l’Espérance !
Dieu s’est fait l’un de nous pour nous rendre semblables à Lui, Il est descendu parmi nous pour nous relever et nous ramener dans l’étreinte et dans l’amour de son Père !
L’infiniment grand s’est fait petit. La lumière divine a brillé à travers les ténèbres de ce monde. La gloire du Ciel est apparue sur terre dans la petitesse d’un enfant. Alors nous pouvons Lui faire confiance, nous pouvons compter sur Lui. L’Espérance n’est pas morte, elle est vivante, et elle enveloppe notre vie pour toujours !
L’Espérance, c’est « le désespoir surmonté » disent certains ! Au milieu de nos nuits et de nos ténèbres, l’Espérance porte un nom et un visage : Jésus-Christ ! « De la crèche au crucifiement, Dieu nous livre un profond mystère. De la crèche au crucifiement, Dieu nous aime inlassablement ».
Je souhaiterais que nous regardions de plus près l’étonnement des bergers de Bethléem. L’Évangile dit, qu’ayant reçu l’annonce de l’ange, ils « se mirent en route sans tarder ». C’est là une belle indication pour retrouver l’espérance perdue, pour la renouveler en nous, pour la semer dans les désolations de notre temps et de notre monde : sans TARDER !
Les bergers vont sans tarder à la rencontre de la nouveauté annoncée.
Ne tardons pas, ne ralentissons pas, mais laissons-nous attirer par la Lumière, la grâce, la simplicité et la beauté, la Bonne Nouvelle de NOEL.
Ne pas s’attarder dans les frivolités, -les mondanités, disait le pape François-, ne pas nous enfermer dans nos habitudes, ne pas nous enfoncer dans nos médiocrités et dans la paresse, savoir nous indigner des choses qui ne vont pas et avoir le courage de les changer. Faire tout pour que la fatalité ne prenne jamais le pas sur l’espérance.
Avec les bergers, nous sommes des pèlerins à la recherche de Celui qui vient nous sauver, des marcheurs à l’étoile qui avancent même en cherchant leur route, des hommes, des femmes et des enfants qui veulent voir l’Étoile de l’Espérance briller dans leur vie et qui, pour cela, se laissent bouleverser par la fragilité de l'enfant-Jésus. Souvenons-nous du bouleversement qu’a éprouvé Paul Claudel le soir de Noël 1886 : « En un instant, dit-il, mon cœur fut touché et je crus. Je crus, … J'avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l'innocence, de l'éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. »
Apprenons de l’exemple des bergers (et du témoignage de Paul Claudel) combien l’espérance qui naît en cette nuit de Noël est puissante et invincible ! Elle bouscule tout, pour peu qu’on la laisse entrer en nous. Elle ne tolère pas la « flemme » des sédentaires et la paresse de ceux qui sont installés dans leur confort. Elle n’admet pas la fausse prudence de ceux qui ne se lancent pas, par peur de se compromettre, et le calcul de ceux qui ne pensent qu’à eux-mêmes !
La foi chrétienne est incompatible avec la vie tranquille. Elle exige en nous l’audace de donner le meilleur de nous-mêmes, dans la vérité, la proximité, la compassion et la tendresse.
À nous tous, incombe le don et l’engagement de porter l’Espérance là où elle a été perdue : là où la vie est blessée, dans les attentes trahies, dans les rêves brisés, dans les échecs qui brisent le cœur, dans la lassitude de ceux qui n’en peuvent plus, dans la solitude amère de ceux qui se sentent vaincus, dans la souffrance qui laboure l’âme, dans les lieux profanés par la guerre et la violence.
Jésus, le Dieu-avec-nous, est né pour toi, pour nous, pour chaque homme et chaque femme.
N’ayons pas peur ! Soyez fiers et heureux d’accrocher la lettre E de l’Espérance au plus haut de nos vies, car elle est le moteur de toute vraie joie.
Avec le Christ, la vie change et la joie refleurit !
AMEN.