Venez Divin Messie !... Faim de Vie !
Nous voici à quelques jours de Noël ! Encore quelques jours de calme et de patience !...
Ce temps béni de l'Avent nous fait réfléchir sur notre condition humaine : belle et parfois tragique, vulnérable et mortelle.
Vous vous souvenez ? A la Toussaint 2022, nous avions vécu un colloque "Faim de Vie" à la cathédrale. J'avais invité, entre autres, le philosophe Jacques RICOT.
Il nous a quitté, discrètement, il y a quelques semaines. J'aimerais ici lui rendre hommage.
Généreux et bienveillant, d'une grande honnêteté intellectuelle, cet agrégé et docteur en philosophie, était un humaniste engagé. Il n'a cessé de s'approcher de l'homme en détresse, de mettre ses talents au service des plus fragiles, des personnes gravement malades ou en fin de vie.
Sa parole était devenue incontournable sur les débats actuels de fin de vie. Elle l'est d'autant plus en ce moment que les propositions de loi sur les soins palliatifs et sur "le droit à l'aide à mourir" (suicide assisté et euthanasie) seront examinées au Sénat à partir du 20 janvier, selon un ordre du jour, fixé le 3 décembre dernier. Un vote solennel sur les deux textes est programmé le 28 janvier.
Faut-il ici encore citer le regretté Jacques Ricot : "En France, on manque de culture palliative, les pratiques d'obstination déraisonnables perdurent, la douleur est insuffisamment traitée. Le personnel médical n'est pas assez formé et 41 départements n'ont pas d'unité de soins palliatifs".
Philosophe rigoureux, il veillait sur le sens des mots : "Les soins palliatifs viennent rappeler que le sens profond de la véritable aide à mourir est l'aide à vivre le mieux possible tous les moments de l'existence, en particulier les ultimes. Mais voici qu'aider à mourir, par une perversion du langage, signifierait non plus soulager la souffrance mais éliminer la souffrance et donc interrompre l'aide, arrêter le soin. Or, ceux qui sont au chevet des personnes qui vont mourir témoignent qu'on peut non pas supprimer toutes les souffrances mais les apaiser".
Enfin, il écrivait : "Depuis quelques temps, nous avons confondu le progrès avec la pseudo-maîtrise de nous-mêmes, nous avons cru que les bornes faites par notre statut d'homme devaient être sans cesse dépassées au nom d'une liberté devenue folle. Et il dénonçait : "un déplacement civilisationnel qui fait préférer la liberté de chacun à la fraternité pour tous".
L'œuvre de Jacques Ricot invite à penser autrement le progrès pour construire une société bienveillante et respectueuse de la vulnérabilité inhérente à chaque personne !
Nous célébrerons la messe de 11 h ce dimanche 21 décembre à la mémoire de cette belle figure qu'était Jacques Ricot !
Maintenant il sait ! Il a rencontré notre Divin Messie qui vient pour tout sauver !
P. Patrice