Premier dimanche Avent - année A
En AVENT toute !
« Marchons à la lumière du Seigneur ! » comme nous y invite le prophète Isaïe :
- Avec la commémoration du 1 700e anniversaire du Concile de Nicée qui nous permet de professer une seule foi en un Dieu venu « pour nous les hommes et pour notre salut ».
- Avec le 1er voyage du pape Léon XIV en Turquie, puis au Liban, pays tous les deux marqués par le christianisme des premiers siècles de notre ère.
- Avec le temps de l’Avent et la fin de l’Année jubilaire 2025
Qu’est-ce que ces 3 événements ont à nous dire aujourd’hui ? Il me semble que si nous les relisons à la lumière de la Parole de Dieu, ils nous donnent des signes d’unité, de paix et d’espérance.
Signes d’unité, par la proclamation d’une seule foi telle qu’elle fut définie il y a 1 700 ans
Nous croyons, en effet, selon la formule précise du Concile de Nicée (325) « en un Seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, unique engendré du Père, c’est-à-dire de la substance du Père, né Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait, ce qui est dans le ciel et ce qui est sur la terre… ».
Ainsi, après des années de polémiques théologiques, la pensée d’Arius, qui niait la divinité pleine et entière du Christ, s’est trouvée définitivement condamnée. Les 318 pères conciliaires, guidés par l'Esprit Saint proclamèrent solennellement que Jésus-Christ est « Fils de Dieu, engendré non pas créé, de la même substance que le Père ».
C’est pour marquer l’importance de l’unité dans la foi que le pape Léon a publié le 23 novembre une lettre apostolique intitulée « In Unitate fidei ». Dans quelques instants, lorsque nous allons proclamer notre foi, nous aurons à cœur de rendre grâce pour cette Vérité fondamentale qui a permis un retour à l’unité de l’Église.
Signes de paix par le prophète Isaïe qui nous propose d’espérer la paix. « …. De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. »
Espérer la paix, au plus près de la Terre Sainte, au Liban, cette terre qui connaît tant de violences et d’insécurité ! Le pape Léon XIV est ce dimanche à Beyrouth. Il priera en silence sur le lieu de l’explosion du port de Beyrouth il y a cinq ans. Il priera pour que des chemins de paix soient trouvés entre tous les pays du Moyen-Orient, cette terre que les apôtres, dont saint Paul, ont tant parcourue !
La paix ne tombe pas du ciel, elle est un travail de tous les jours. En ce temps de l’Avent, ouvrons des chemins de paix dans nos vies, en famille, au travail et dans notre Église.
Le pape Léon nous rappelle que la foi proclamée par les lèvres doit descendre dans le cœur. Et il nous invite à un faire examen de conscience exigeant : le Dieu que nous confessons est-Il réellement le Seigneur de la paix ? N’oublions pas que l’Enfant de Bethléem que nous adorerons à Noël, est à jamais le Prince de la Paix. C’est Lui seul qui peut convertir nos cœurs à vouloir la paix.
Signes d’espérance car nous dit saint Paul « le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants. »
Frères et sœurs, avez-vous fait votre démarche jubilaire ? Il est encore temps de le faire, et le temps de l’Avent est un temps favorable pour l’entreprendre et vous avez même jusqu’au 6 janvier pour laisser l’espérance fleurir en vous.
Avent – adventus – ce terme qui peut être traduit par : arrivée, venue, attente, présence ! Par ces mots, nous comprenons que le Christ est non seulement avec nous, mais parmi nous, mieux encore : proche de nous !
Dans l’Avent, nous faisons mémoire de la première venue du Seigneur, mais aussi du second avènement du Seigneur à la fin des temps. Nous entrevoyons déjà dans la lumière de la foi et de l’espérance, ce que sera ce second avènement. Quel mystère ! J’aime faire cette comparaison : celle de la fiancée qui prépare ses noces. L’Église est à la fois la Mère dont nous recevons tout, et le corps vivant encore inachevé que nous construisons par nos actes et notre adhésion de foi au Seigneur Jésus. L’Église est à la fois la Mère vénérée qui veille sur chacun de ses enfants, et en même temps la fiancée qui prépare à ses Noces. C’est dans le présent que je trouve le Seigneur qui déjà vient à moi pour me préparer à Le recevoir dans toute sa plénitude lorsqu’Il reviendra à la fin des temps !
Entre « ce déjà-là » et le « pas encore », nous sommes invités à VEILLER ! Jésus reviendra ; nous attendons sa venue et nous nous y préparons activement tout au long de notre vie, et spécialement par la démarche jubilaire que l’Église nous propose encore quelques semaines.
Dans un magnifique sermon, le Cardinal NEWMAN considère que ce mot « veiller » est un mot remarquable parce que l’idée n’est pas si évidente qu’il pourrait sembler à première vue. Nous ne devons pas seulement croire, mais veiller ; pas seulement craindre, mais veiller ; pas seulement aimer, mais veiller ; pas seulement obéir, mais veiller » …
Veiller c’est, nous dit-il, le seul critère qui départage et distingue les chrétiens : « Les vrais chrétiens, quels qu’ils soient veillent, les chrétiens inconséquents ne veillent pas ».
- VEILLER, c’est être tendu vers le futur sans s’évader du présent !
- VEILLER, c’est garder ardent et vif le désir de la venue du Seigneur dans la Confiance, le Calme et le Courage !
- VEILLER, c’est Espérer ! Mais l’espérance est toujours une grâce à demander et elle passe par des choix à poser. Il faut se décider pour l’Espérance. Et regarder ce qui, dans nos existences, a besoin de se convertir, de se tourner vers la vérité et vers la vie. Osons avancer sans crainte vers ce qui est « déjà-là et pas encore », et y risquer nos existences.
En AVENT toutes ! Et terminons avec une magnifique citation du moine Guerric d’Igny : « Puisque le premier avènement est celui de la grâce, et le dernier, celui de la gloire, l’avènement présent est à la fois celui de la grâce et de la gloire ; c’est-à-dire qu’il nous faut, par les consolations de la grâce, goûter déjà d’une certaine façon la gloire future ». AMEN.
Père Patrice MARIVIN