Homélie du 16 novembre 2025

Ce dimanche, nous portons dans notre prière la Journée mondiale des Pauvres, puis, en notre paroisse, le baptême d’Anouck, enfant de CM2 de notre école Jehanne d’Arc, et l’accueil de 3 religieuses, sœurs de la Charité Saint-Louis, qui nous arrivent l’une de Madagascar, les 2 autres d’Haïti.

Frères et sœurs, nous allons essayer d’articuler la Parole de Dieu autour de ces 3 réalités : la pauvreté, le baptême et l’accueil, car dans tous les événements qui nous sont donnés à vivre, il y a toujours une renaissance, un avenir et une Espérance !

Dans l’Évangile lu à l’instant, Jésus ne parle pas de la fin du monde, mais de la fin d’un certain monde, celui que l’on croit stable, assuré, acquis pour toujours. Jésus ne répond pas à la question que les disciples lui posent : « Quand cela arrivera-t-il ? », mais curieusement, il fait la liste des épreuves terribles qui pourraient survenir : guerres, tremblements de terre, violences sociales, famines, épidémies…

À votre avis, cette liste de « malheurs » est-elle périmée pour nous aujourd’hui ? Hélas, non, elle est toujours d’actualité, et plus encore, elle fait partie de la vie humaine, siècles après siècles. Et il n’y a pas de date, ni d’heure pour voir surgir dans nos vies l’inexplicable, le désastre, la souffrance.

Mais que dit Jésus à ses disciples pour qu’ils puissent faire face aux difficultés qu’ils rencontreront dans leur vie ?  Il leur dit 3 choses : ne vous laissez pas égarer, témoignez et persévérez !

Premier point : « ne vous laissez pas égarer ».

• Ne vous laissez par égarer par la tentation du désespoir, par la tentation de la rancœur, ou celle, pire encore, de croire que Dieu ne vous aime plus et qu’il vous punit.
• Ne vous laissez pas tenter, non plus, par des discours « séparatistes » qui insinuent que les pauvres, les nécessiteux, ceux qui sont dans les périphéries sont un poids pour l’harmonie sociale. Relisons l’exhortation apostolique du Pape sur « Sur l’amour envers les Pauvres ».
• Ne vous laissez pas, non plus, égarer par les gourous qui voient tout en noir et qui ont pour slogan « no futur ».

Anouck, dans quelques instants va être baptisée. Elle va dire qu’elle renonce au mal, et qu’elle renonce à l’auteur du Mal. Avec elle, nous pourrons redire les promesses de notre baptême, en vue de redresser nos égarements.

Si nous sommes disciples du Seigneur, nous savons que Dieu est avec nous dans nos épreuves. Il est le Dieu de la résurrection et de l’Espérance qui relève toujours.

Deuxième point : « Témoignez ».

« Tout cela vous amènera à rendre témoignage », dit Jésus à ses disciples.

Et je me tourne vers vous, sœur Venise, sœur Germanie et sœur Arifidy, qui venez de pays où vous avez vu la guerre, la pauvreté, la violence. Je suis sûr que chaque jour de votre vie a été l’occasion de rendre compte de votre foi, en faisant le bien, sans jamais désespérer. Je suis sûr que vous avez témoigné de l’amour de Dieu en soignant, en enseignant, en accompagnant sans ménager vos peines. J’en suis sûr, car c’est là que se trouve votre vocation religieuse et missionnaire.

La violence qui traverse notre monde depuis la nuit des temps a toujours trouvé des témoins, des missionnaires, qui ont choisi de répandre l’amour et jamais la haine. Un film passe en ce moment sur les écrans « Baroudeurs du Christ ». Lorsqu’il passera à Vannes, n’hésitez pas à aller le voir. Ce film raconte l’histoire de 5 prêtres des Missions étrangères de Paris, envoyés en Asie et Madagascar, au milieu de populations pauvres. Ils ont renoncé à tout pour être des balises d’amour, partout et en toutes circonstances, même au prix de leur vie.

Les témoins du Christ n’ont jamais manqué depuis 2000 ans. Ils sont des lumières d’espérance et ils nous invitent à les suivre.

Troisième point : « Persévérez ».

« C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. » En cette 9^ème journée mondiale des Pauvres, n’écoutons pas les prophètes de malheur, ne nous laissons pas enchanter par les sirènes du populisme qui instrumentalise les besoins des peuples en proposant des solutions trop faciles et hâtives. Ne suivons pas les faux « messies », qui, au nom du gain, proclament des recettes qui ne font qu’accroître les richesses de quelques-uns, condamnant les pauvres à la marginalisation.

Au contraire, persévérons dans la charité, dans la fraternité, concrètement, en participant à la Table Saint-Pierre de notre paroisse, tout à l’heure, à 12 h 30, à l’école Ste Jehanne d’Arc. Allumons les lumières d’Espérance au milieu des ténèbres ; saisissons, dans les moments dramatiques, des occasions pour nous appuyer sur la parole de Dieu qui redonne vie.

Nous ne pouvons rester, comme ceux dont parle l’Évangile, à admirer les belles pierres du Temple sans reconnaître le vrai Temple de Dieu, l’être humain, homme et femme, spécialement le pauvre.  Il y a toujours une renaissance, un avenir et une Espérance à servir les plus fragiles, car c’est dans leur chair que se reflète Jésus !

AMEN. 

P. Patrice Marivin