55è anniversaire de la mort du Général De Gaulle et fête de la Dédicace de la Basilique du Latran - Messe de 11 heure.
Il y a 55 ans aujourd’hui, le Général de Gaulle nous quittait !
Charles De Gaulle, est issu d’une famille chrétienne. Il est lui-même croyant, « pas un saint » dira-t-il de lui-même, tiraillé comme tout un chacun entre le devoir d’État et la conscience personnelle. Chef hors du commun, impérieux, tantôt dur avec les hommes, tantôt enjoué, presque badin. Son tempérament force l’admiration, mais il se sait pécheur, ayant commis des excès, des erreurs et des injustices. Aujourd’hui, tout cela appartient à Dieu ! Pourtant, il faut le dire, après lui, aucun chef d’État n’aura su donner à la France, à son Histoire, à sa vocation, un aussi grand sens de l’honneur avec une « aura » quasi surnaturelle !
Un prêtre raconte qu’un jour de Mai 1940, il rencontre Le Colonel De Gaulle. A la formule de politesse et de présentation, il ajoute : « Mon colonel, je célébrerai une messe demain matin à vos intentions, pour vous et votre famille, et tout spécialement pour votre petite fille Anne » …
« Anne » répondit De Gaulle, est une grande épreuve pour ma femme et pour moi. Mais elle aussi notre joie et notre force. Oui, Monsieur l’aumônier, vous le comprenez avec moi, Anne est une grâce de Dieu dans ma vie. Elle m’aide à demeurer dans l’humilité des limites et des impuissances humaines. Elle me garde au-dessus et au-delà des luttes terrestres, face à l’Éternité, là où Anne trouvera toute sa taille et tout son bonheur… »
« Maintenant Anne est comme les autres » dira le Général à son épouse au moment du décès de leur chère fille !
Et le Général nous quitta un certain 9 novembre, un jour où l’Église fait mémoire de la première basilique construite à Rome sur la colline du Latran.
Cette fête nous invite à reconnaître et à célébrer la présence de Dieu parmi nous, dans son Église et en nous.
La Maison de Dieu est, sur cette terre, en communion avec celle du ciel là où vivent tous ceux qui sont entrés dans la paix et la Lumière. Communion de la Terre et du Ciel ! De l’Univers Visible et Invisible !
Communion entre nous : commémorer la basilique du Latran c’est aussi exprimer notre communion avec l’Église de Rome et avec les églises locales à travers le monde entier.
Au temps de Jésus, le temple signifiait la présence de Dieu au milieu de son peuple. Les juifs s’y rendaient pour vivre la rencontre avec le Seigneur. Pour nous chrétiens, le seul lieu de la rencontre avec Dieu, c’est le Christ, parce que le véritable temple, c’est son corps. Et depuis la mort et la résurrection du Christ, le corps vivant du Christ, c’est l’Église. La maison de Dieu n’est plus seulement un édifice, mais une communauté de croyants et de croyantes.
Il est bon de rénover et de restaurer notre cathédrale ! Elle est le signe de bien plus grand que nous ! Mais, surtout, il est bon de l’habiter de la présence de Dieu ! Sommes-nous une maison fermée ou accueillante ? Sommes-nous une maison remplie de lumière ou d’obscurité ? Sommes-nous un havre de paix ou un lieu de broutilles ?
Jésus est la clé de voûte, la pierre angulaire qui soutient la communauté. C’est lui qui donne à la communauté sa cohésion, sa solidité, son unité par l’unique vérité de Sa Parole.
On ne bâtit pas un édifice sans suivre un plan. L’Église est un chantier dont le principal architecte est le Christ lui-même. Par le baptême, nous sommes devenus pierres vivantes et temple de l’Esprit ! Et chacun de nous a un rôle à jouer dans la communauté, selon les dons reçus et les responsabilités confiées. Tous, nous sommes appelés à collaborer, à édifier la communauté selon le dessein de Dieu, son projet d’un monde nouveau plus juste et plus fraternel.
C’est pourquoi, la fête de la Dédicace est aussi notre fête, car c’est nous-mêmes, en tant que « demeure de Dieu », que nous célébrons. « Nous sommes la maison que Dieu construit » avons-nous entendu dans la 2è lecture.
Mais, quelle « Maison de Dieu » sommes-nous ? ….
Ne craignons pas d’entendre Jésus nous redire « Ne faites pas de la Maison de mon Père, de vos cœurs, une maison de trafic »
En cette Eucharistie, prions pour que le Christ reste toujours le bâtisseur de nos vies, et qu’il continue de sculpter en nous sa demeure dans l’espérance qu’elle devienne un jour sa Résidence éternelle. AMEN.