Homélie du 1 novembre - Toussaint 2025

Année jubilaire 2025 !

Mes amis, et si nous vivions réellement et avec cœur cette Toussaint avec un véritable parti pris d’Espérance ! Il y a quelques jours, j’étais interrogé par des catéchumènes sur le sens de la fête que nous célébrons aujourd’hui et ils avaient soif, soif de Dieu, soif de la miséricorde, soif de mieux connaître la vie des saints qui peut éclairer et donner goût à leur vie d’hommes et de femmes aujourd’hui !

La Toussaint, c’est célébrer l’Espérance en l’homme ! En ce 1er novembre, l’Eglise propose à notre méditation la vie de milliers d’hommes et de femmes qui sont parvenus à la sainteté. Ces saints et ces saintes de Dieu sont pour nous autant de raisons d’espérer en l’homme.

On imagine souvent ces saints comme décalés, très différents de nous. Des gens qui auraient eu une vie extraordinaire au point de pouvoir s’exonérer des réalités de leur monde. Au contraire, et nos catéchumènes l’ont vraiment bien saisi, les saints et les saintes de Dieu ont perçu et perçoivent mieux que quiconque la respiration de leur temps. Ils sont et ont été des prophètes qui voient plus profondément et plus loin que les autres !

• Saint François d’Assise a compris avant les autres l’insupportable matérialisme et la course à la richesse suicidaires de son temps.
• Saint Yves a reconnu avec acuité l’injustice des tribunaux envers les pauvres.
• Saint Vincent de Paul a réagi vivement face à la misère scandaleuse de son époque.
• Saint François de Sales a été le premier à voir l’inutilité de certaines pratiques religieuses obsolètes.
• Sainte Thérèse de Lisieux a perçu, contrairement à la spiritualité de son temps, que Dieu est avant tout Amour et miséricorde.
• Mère Térésa a été la première à dire qu’on ne pouvait pas s’habituer à voir les gens mourir dans la rue.
• Et plus proche de nous encore, Carlo Acutis, jeune génie de l’informatique n’a pas craint de devenir le premier « Missionnaire 2.0 », avec douceur et vérité.

Les saints et les saintes reçoivent la grâce d’écouter, de comprendre la vie de leur monde. Ils savent aussi relire intérieurement les drames de leur monde et reçoivent de Dieu la grâce d’y répondre. Jamais par le mépris et la condamnation. Toujours des réponses de justice et de miséricorde. Des réponses de salut en Dieu.

• François d’Assise répond aux séductions de la richesse par la joie de la pauvreté évangélique.
• Saint Vincent de Paul répond à l’exclusion des miséreux en organisant la charité.
• Saint François de Sales répond au desséchement religieux en travaillant au renouvellement des pratiques spirituelles.
• Saint Yves fait face à l’iniquité des tribunaux en faisant œuvre de justice jusqu’à réconcilier les opposants.
• Sainte Thérèse répond à la complexité de la vie chrétienne en inventant la petite voie de l’enfance.
• Mère Térésa redonne dignité aux mourants des rues en les accueillant dans des maisons de paix.
• Carlo Acutis répond à « l’anesthésie spirituelle » de son époque en faisant aimer Jésus-Hostie « Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde ».

Frères et sœurs, avec nos amis catéchumènes, que la sainteté n’est pas dans les nuages ou réservée à une élite particulière ! C’est la foi en Jésus, mort et réssuscité, qui donne aux saints et aux saintes d’apprendre à mieux écouter les aspirations les plus profondes de leur temps et à leur donner réponse. Dans leurs témoignages, les saints et saintes s’inspirent toujours de Jésus et de l’Esprit Saint. Ils contemplent en Jésus, l’homme des Béatitudes : la justice, la consolation, la paix, et plus encore, la vie éternelle. La Résurrection est le plus grand don que Dieu offre à sa Création et les saints et saintes de Dieu déploient ces dons dans leurs vies.

Unis à nos catéchumènes, chercheurs d’amitié avec le Christ et de sens de leur vie, chacun de nous reçoit ce matin l’appel à vivre dans la sainteté de Dieu. Dans la vraie joie de notre baptême « Bien aimés, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté » nous dit la deuxième lecture.

Entendre cet appel, c’est nous mettre à l’école du Christ et ses béatitudes, nous mettre à l’écoute du monde, attentifs à ses peines et à ses joies, tentant de discerner à notre humble niveau, de nouvelles manières de vivre, au cœur de ces temps si incertains et violents. C’est enfin nous mettre à l’écoute de la réponse de Dieu donnée en son Fils Jésus dans l’Esprit Saint.

Merci aux catéchumènes de venir rafraîchir et vivifier notre soif des Béatitudes ! Merci à eux et à elles, en cette année jubilaire, de nous aider à mieux contempler la vie des saints, ceux du calendrier liturgique ou ceux des défunts de nos familles. Figures inspirantes, modélisantes et vivifiantes pour avancer en Pèlerins d’Espérance sur les chemins de cette vie. AMEN. 

P. Patrice Marivin