Homélie du 15 juin 2025

Messe du dimanche à 11h

Mes amis,

C’est une joie de célébrer cette messe ce matin ensemble et d’entourer nos enfants et nos jeunes qui font une belle démarche à la suite de Jésus-Christ.

Après avoir écouté la Parole de Dieu à l’instant, je voudrais m’adresser à vous chers enfants, chers jeunes.

Vous, à qui nous venons de remettre la croix au début de cette célébration, il y a quelques années, quand vous étiez bébé, vos parents ont fait le choix de vous baptiser, de vous donner cette chance d’être et devenir enfants de Dieu et frères et sœurs de Jésus-Christ et ainsi que vous puissiez vivre de la vie avec Dieu. Nous voici quelques années plus tard, vous avez grandi et je vous regardais tout à l’heure faire votre signe de croix…

Je mets la main sur mon front, sur ma tête, le lieu de ma pensée et de mon intelligence. Je mets la main sur mon front, pensant au Père du ciel qui est Créateur, qui donne la vie, qui a fait le Ciel et la Terre.

Je mets la main sur le cœur. Le Cœur, c’est la Vie. L’envoyé du Père, c’est Jésus-Christ qui, comme le dit si bien l’Évangile, est venu non pas pour nous condamner ou nous juger, mais pour que nous soyons sauvés et aimés. Christ Sauveur !

Je mets la main sur l’épaule gauche puis l’épaule droite. Je reçois l’Esprit Saint, le souffle, celui qui donne la paix, le réconfort et la force… Esprit Consolateur ! Le fruit de l’amour du Père et du Fils dans l’Esprit… La Sainte Trinité, un seul Dieu en trois personnes qui nous aime !

Les enfants, faites un beau signe de croix chaque matin, chaque soir, au début de chaque temps de prières. Dans la première lecture, la Sagesse dit : « Je grandissais à vos côtés ».

Maintenant, j’aimerais vous parler à vous quatre Julie, Nathan, Louis, et Sandro… vous entrez dans la grande famille des chrétiens, nous sommes heureux de vous accueillir. Vous faîtes partie de l’Église, appelée aussi la barque de Saint Pierre. Embarquez avec nous, soyez heureux de faire partie de l’Église. Voici votre communauté ! Vous êtes appelés à devenir des saints, vous allez être plongés tout à l’heure avec Jésus qui est mort et ressuscité pour nous ! Il veut vous donner la vie ! C’est le jour de votre RENAISSANCE ! Renaître d’en haut ! « L’espérance ne déçoit jamais » nous dit Paul en la 2^ème lecture.

C’est à votre tour, Camille, Anne, Blandine, Nicodème, Eléonore, Mattéo ! Vous allez faire votre profession de foi ! Au jour de votre baptême, vos parents, parrains et marraines vous ont revêtu d’un vêtement blanc. L’aube, le vêtement blanc que vous portez aujourd’hui le rappelle. Au baptême, nous avons été habillés en enfant de Dieu : « Tu es on enfant bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour » nous a dit Dieu. Faire sa profession de foi, c’est croire en l’amour de Dieu pour moi. L’autre jour, l’une de vous me posait la question : « Où trouver Jésus ? » Non, pas à la TV, sur internet ou Facebook ou une salle de concert, mais chez soi en priant ou à l’église.

Il est un en-chanteur, Il enchante nos vies. Il chante la joie d’être aimé et d’aimer. Le Christ n’est pas un acteur de cinéma, Il ne fait pas de cinéma (arrête ton cinéma). Il ne joue pas avec la vie, Il est acteur de sa vie.

Enfin, c’est à vous chers parents et amis que je voudrais m’adresser. Vous le savez, c’est le salon du livre à quelques mètres d’ici… Offrez-vous, offrez à vos enfants, du temps, de la patience, du calme, de la lecture (des beaux livres, pas sur un écran) … Offrez-leur une vraie culture, une culture chrétienne, une culture du livre, du Grand Livre (la Parole de Dieu). Lisez, écoutez…

Nous célébrons la Sainte Trinité… amour du Père, du Fils et de l’Esprit… Famille qui s’écoute, qui se parle, qui sait nommer ses joies et ses difficultés, qui sait avancer malgré les coups durs ou les tentations de la vie. Soutenez vos enfants en ayant pour vous-mêmes une belle hygiène de vie, de vie spirituelle.

Montrez-leur le beau, le vrai, le grand, en leur apprenant à discerner le bien du mal, la vérité du mensonge… Dans l’Évangile, Jésus nous promet l’Esprit de Vérité… Cultivez l’intériorité, ne hurlez pas, ne criez pas et vous entendrez le Christ vous dire : « La paix soit avec vous ! » … Et venez ici le dimanche, célébrer les merveilles de Dieu !

Ensemble, pour terminer cette homélie, traçons sur nous le signe de croix…

P. Marivin

Messes du samedi à 18h30 et dimanche à 9h30 et 19h

 Homélie en la fête de la Sainte Trinité

15 juin 2025 – Cathédrale de Vannes

1 + 1 + 1 = 1

Désolé mais Dieu n’aime guère le calcul ou plutôt nos calculs.

Ceci peut être une vraie difficulté pour nous qui vivons à une époque régie par la logique calculatoire (arithmétique ?) : cela commence avec les cours de la Bourse, se développe avec les statistiques économiques, puis par la révolution numérique et les multiples algorithmes des réseaux sociaux ; et plus près de nous, dans nos vies, cela se vérifie dans notre manière de gérer notre temps comme une ressource aussi précieuse que l’or.

Tout se compte. Or, le mystère de la Sainte Trinité n’est pas un problème de mathématique. Il nous faut entrer dans une autre démarche qui est celle de l’humilité : humilité qui passe par la conversion de notre intelligence si sûre d’elle-même. Le mystère de Dieu ne s’ouvre finalement qu’aux humbles de cœur.

Notre conversion sera d’abord de comprendre ce qu’est un mystère ! Dieu n’est pas une énigme à résoudre, une équation à solutionner ou encore un secret réservé à certains initiés. Le mystère de Dieu n’est pas une question théorique ou lointaine, un sujet pour certains illuminés ou intellectuels. Il est la Vérité la plus profonde qui vient éclairer notre propre vie.

Saint Augustin, dans son grand traité de la Trinité, rédigé entre 400 et 416, a expliqué dans des chapitres entiers, qu’en réalité les personnes formant la Trinité sont des relations en Dieu. Ainsi, la paternité de Dieu, c’est Dieu lui-même ; La filiation, c’est Dieu lui-même ; la respiration c’est Dieu lui-même. Et donc, les trois personnes ensemble forment un tout, parce que chacune d’elles est Dieu tout entier.

Ce mystère trinitaire est la vérité de notre foi, le repère qui nous permet d’interpréter notre vécu de manière juste et de comprendre la profondeur de l’histoire humaine. Cette histoire qui ne prend sens que lorsqu’elle tisse des relations équilibrées et ajustées en vue de la Venue du Christ qui sera « tout en tous ».

Le lieu privilégié pour comprendre cela est l’expérience de la famille, comme le Pape François l’a bien décrit dans son exhortation apostolique « La joie de l’amour » : « Le Dieu Trinité est communion d’amour, et la famille est son reflet vivant… Notre Dieu, dans son mystère le plus intime, n’est pas une solitude, mais une famille, puisqu’Il porte en lui-même la paternité, la filiation et l’essence de la famille qu’est l’amour. Cet amour, dans la famille divine, est l’Esprit Saint. La famille, en effet, n’est pas étrangère à l’essence divine même » …

La famille est le reflet du Dieu Trinité : aussi, plus j’approfondis ma connaissance aimante du mystère de Dieu, plus je comprends à quelle vie est appelée ma famille. Plus je contemple l’amour qui unit le Père et le Fils, mieux je comprends la qualité de relation qui doit exister entre conjoints, et entre parents et enfants. Plus j’approfondis le mystère de la communion divine faite d’unité et de distinctions, plus je pressens que la vie de famille est faite d’une juste autonomie des personnes et en même temps d’une nécessaire interdépendance. En Dieu, chaque personne est distincte et unique et en même temps partagée : une seule nature divine dans une pleine communion d’amour.

Dieu n’est pas calcul. Dieu est Amour. C’est ce que nous dit déjà Le Fils de Dieu caché sous les traits de la sagesse divine dans la première lecture : « Je faisais les délices du Seigneur jour après jour, jouant devant lui à tout moment, jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes ». Jésus, le Fils, fait les délices du Père qui lui a tout donné et qui trouve sa joie en son Fils bien aimé. Et le Fils Jésus, trouve ses propres délices dans la compagnie des hommes : mystère de l’Incarnation et mystère de notre Rédemption.

Dieu n’est pas calcul. Dieu est amour. Dieu nous communique son mystère. La Trinité n’est pas repliée sur elle-même dans une autarcie suffisante : elle s’ouvre et se donne à nous en nous créant et en nous sauvant, en nous donnant la vie à chaque instant. Goûtons les paroles du Psalmiste : « Tu l’as voulu un peu moindre qu’un Dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ; tu l’établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds ».

Dieu n’est pas calcul. Dieu est amour. Tel est son mystère. Non pas une énigme mais une source inépuisable d’amour pour celui qui est prêt à s’y abreuver avec humilité.

Que l’Esprit Saint, l’Esprit de vérité (évangile), nous saisisse en ce jour. Qu’Il change nos cœurs, qui calculent trop souvent, en une louange gratuite qui est la joie des saints et des anges. Préparons-nous déjà à notre activité éternelle : vivre des délices de Dieu et célébrer ce bonheur partagé.

AMEN.

P. Marivin