Homélie du 18 février 2024

Et nous voici au désert avec Jésus-Christ !

Lieu si décisif pour notre ami Charles de Foucauld qui y trouva fraternité, confiance et paix !

Poussé par l'Esprit Saint (cela a son importance), juste après son baptême, Jésus séjourne au désert !

Le désert est le lieu biblique de la rencontre et du combat, de la solitude et de l'écoute, de l'exode et du dépouillement !

Il y a aussi ces déserts que nous impose la vie.

Le désert chez l'Évangéliste Saint Marc : trois versets pour une Victoire !

Il ne s'embarrasse même pas de nous montrer le déroulement du combat, comme chez Saint Luc ou Matthieu. Eux, ils décrivent les trois rounds, les différentes tentations.

Chez Saint Marc, ça ne fait pas un pli : Jésus vient, il combat, il gagne et il s'en va !

Puisque Jésus est notre enseignant et notre pédagogue, méditons comment il gagne, comment il échappe au démon, au tentateur ? Plutôt que trop nous attarder sur nos défauts et nos faiblesses, prenons attention à la manière dont Jésus sort victorieux de ce « match » bien difficile avec le Tentateur.

Je vous offre 4 points, qui doivent pouvoir nous aider au cœur de ce Carême.

1. Jésus ne part pas au combat tout Il y va poussé et accompagné par l'Esprit Saint qui est son premier allié et sa forteresse. Depuis mercredi dernier, jour des Cendres, sommes-nous partis seul genre « bonnes résolutions, petits efforts, sur la seule mode volonté » ... Ou avons­ nous vraiment demandé au Seigneur la grâce de nous nourrir de Sa Parole, de Son Eucharistie, d'un Cœur à Cœur avec lui ? « Seigneur, viens au secours de ma faiblesse ! » Si nous vivons ce Carême en comptant uniquement sur nos propres forces, nous risquons soit l'orgueil (en cas de fausse victoire), soit le désespoir (en cas de petite défaite).
2. Jésus tient tête au Tentateur, parce qu’il est le fils bien-aimé du Père. A l’exemple de Jésus, il nous faut redécouvrir que nous sommes les enfants bien-aimés du Père. Laissons donc le Seigneur nous regarder tel que nous sommes, le laisser faire la lumière sur nous, le laisser nous aimer gratuitement, sans marchandage de notre part. Pas de liste des bonnes résolutions à prendre, pour plaire à Dieu ! Non, mais une disponibilité totale dans la prière pour écouter le fin murmure de l’Esprit qui visite nos cœurs et met en lumière nos utopies, nos vanités, nos lâchetés, nos désirs de toute-puissance, nos rêves d’être ailleurs …. Jésus au désert n’est armé que de l’Esprit saint. Il a tenu bon, parce qu’il se savait aimé.
3. Ensuite, Jésus a un but : annoncer la Bonne Nouvelle ! C'est pour cela qu'il est venu ! Comme le Christ, il nous faut être fidèle ! Fidèles à ce que nous sommes, fidèles à ce que nous croyons, fidèle à ce qui nous tient à cœur et apprendre à dire NON : chaque fois que la tentation survient pour nous détourner de notre mission, ou de notre vocation. Le diable se déguise parfois en « Prada » !
4. Enfin, comme Jésus ! Ne pas fuir mais toujours nous engager dans la voie de l’amour et de l’humilité. Ce sont les deux seules issues possibles de tout combat chrétien. Chaque fois que nous aurons un combat à mener durant ce Carême, souvenons-nous qu'il a été gagné par Jésus sur la Croix et par la Croix. Le Christ est notre victoire,si nous acceptons de nous « battre par amour ». Tout par amour, rien par la force », comme Charles de Foucauld.

Je nous souhaite un bon Carême : la victoire du Seigneur nous devance ! AMEN

P. Patrice Marivin