Homélie du 14 février 2024 - Cendres

12 h 15 – chapelle Saint Yves - 14 février 2024

« Mon Père, mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qui te plaira » !

Prière de Charles de Foucauld au quasi-terme de sa vie ! Acte de foi et d’abandon !

Nous voici embarqués pour cette magnifique aventure du Carême !

Le Carême commence avec des cendres et il nous achemine vers les flammes du feu de la Vigile Pascale !

40 jours pour aller au désert, non pas dans un lieu vide ou asséché ! 40 jours pour revenir à la source de la vie qu’est le Christ et trouver les moyens de mieux servir nos frères !

Revenir à Dieu : c’est en effet le Seigneur qui est le but de notre pèlerinage sur terre !

Accueillir aujourd’hui le signe des Cendres. Elles vont être imposées sur nos têtes. Les cendres, c’est de la poussière. Une réalité qui n’a pratiquement pas de consistance. C’est le résidu d’une combustion, c’est-à-dire un presque rien, quelque chose qui s’envole au vent et qui disparait, comme les réalités terrestres qui finissent par s’évanouir. Comme les biens que nous possédons et qui sont provisoires, comme les succès qui un jour où l’autre palissent. Les cendres peuvent évoquer cette culture de l’apparence, dominante dans la société, qui pousse tant de personnes à ne vivre que pour les choses qui passent, l’éphémère. Comme le dit le Pape François, « le temps du Carême est là pour nous libérer de l’illusion de vivre en poursuivant la poussière… ». Car malgré les apparences, nous ne sommes pas faits pour un monde qui passe, nous sommes faits pour Dieu, pour l’Éternité Divine ! Nous ne sommes pas faits pour la Cendre mais pour le feu qui ne s’éteint pas, Celui de la charité divine, de l’amour divin.

Vais-je vivre pour la cendre ou pour le feu ?

Avec Charles de Foucauld, passer d’abandonner à s’abandonner ! Passer de l'attraction pour Jésus à l’imitation de Jésus.

« J'ai perdu mon cœur pour Jésus de Nazareth », écrit Charles à la fin de sa vie. Tout au long de notre carême en sa compagnie, nous pourrons à notre tour nous demander « Est-ce que j'ai Jésus au centre de mon cœur ? Ai-je un peu perdu la tête pour Jésus ?

Mercredi 14 février : le temps du Carême est un rendez-vous d’amour, celui d’un cœur à cœur avec notre Bien-aimé ! Le moment favorable pour « proclamer par toute notre vie les merveilles de Celui qui nous appelés des ténèbres à son admirable lumière » !

S’abandonner ! S’attacher à ce qui ne passe pas, afin de devenir vraiment libres, plus justes, plus vrais, plus aimants, mieux ajustés à la Vérité de Dieu. Le Carême est ce temps privilégié de l’année où nous sommes remis devant le mystère de la liberté de Dieu qui choisit de vivre avec nous et de mourir en son Fils Jésus.       

L’Évangile nous offre trois ressources où nous pourrons puiser sans faux semblants, sans hypocrisie, sans nous donner en spectacle : la prière, l’aumône et le jeûne.

• La prière, c’est le cœur à cœur avec Dieu, ce qui me tient uni au Christ indéfectiblement.
• L’aumône. Ce mot vient du grec eleemosyna, qui signifie « pitié » et que nous retrouvons dans Kyrie eleison. L'aumône c’est la charité qui naît de la pitié pour nous rendre attentifs et disponibles à ceux qui manquent du nécessaire ou même de l'indispensable.
• Le jeûne, par la maîtrise de nos appétits de toutes sortes nous contraint à un dépouillement sans complaisance devant Dieu mais aussi en pensant à nos frères, tous nos frères proches ou lointains.

Prière, charité, jeûne : trois réalités, trois attitudes, trois modes de vie qui nous tournent vers Dieu, vers les autres et vers l’intérieur de nous-mêmes !

« Mon Père, je m’abandonne à toi » !

Avec Charles de Foucauld, s’abandonner, c’est déposer notre vie dans le cœur du Christ et fixer notre regard sur Jésus en croix. La croix du Seigneur est le signe du plus grand dépouillement par amour. Les yeux fixés sur Jésus qui s’offre à son Père pour nous sauver, nous comprendrons ainsi à quel point a pu aller à la Miséricorde de Dieu pour nous et chacun peut dire pour moi !

Des ténèbres à la Lumière

Des cendres au Feu de Pâques

Des démissions de nos vies à l’Abandon par amour pour et avec Dieu.

Bon Carême.