Fête Patronale Saint Pierre, Apôtre
Mes amis,
Au quasi terme de notre année scolaire et pastorale, au seuil de ce temps de l’été et de la dispersion de notre communauté, nous contemplons ensemble la belle figure de Pierre Apôtre, patron titulaire de notre cathédrale de Vannes !
Si nous avons bien compris la dynamique de notre plan de relance spirituel personnel et communautaire, il est heureux de nous demander ce matin ce que la vie de saint Pierre a encore à nous dire aujourd’hui.
En écho à la Parole de Dieu proclamée à l’instant, je retiendrai trois points :
- L’humilité
- La joie
- La communion fraternelle
Avec Saint Pierre, soyons des témoins humbles et fidèles de l’Amour de Dieu :
Simon-Pierre durant toute sa vie fait l’expérience de se laisser ajuster par Jésus.
Autrefois patron pêcheur et chef d’équipe, lorsqu’il a accepté de suivre Jésus, il ne se doutait pas du changement de vie l’attendait. Mais il est resté fidèle jusqu’au bout malgré les épreuves qui ont surgi sur sa route. Jésus l’a parfois dérouté, réprimandé, recadré.
Mais à l’école de Jésus, qui est une école d’amour, il est devenu disciple, « élève » et il a tout réappris à partir du regard d’amour de Jésus.
- Aimer comme Jésus, cela commence par se désapproprier de soi-même pour faire de la place aux autres, les regarder comme des frères et non comme des concurrents ni des rivaux.
- Aimer comme Jésus, c’est aussi accepter de se remettre en question avec sagesse et humilité les yeux fixés sur la victoire de la Croix.
L’apôtre Pierre, s’est laissé aimer jusque dans ses fragilités et c’est à partir de l’amour authentique de Jésus qu’il a commencé à se convertir.
Telle fut la grande aventure de Saint Pierre. Ultime découverte de Pierre réveillé et délivré du cachot de sa prison : « Maintenant je me rends compte que c’est vrai : le Seigneur a envoyé son Ange, il m’a arraché aux mains d’Hérode et au sort que me souhaitaient ceux qui me haïssent ».
Paroisse cathédrale, aie l’humilité de te laisser aimer, « rejointoyer », restaurer dans l’Amour de Dieu !
Avec Saint Pierre, soyons des témoins et des serviteurs de la Joie du Christ
Ne rêvons pas ! Nous sommes dans un monde dur, violent, où l’angoisse, l’inquiétude pour le lendemain, la peur sont des réalités marquantes. Pour beaucoup de nos contemporains, la joie n’est pas toujours au rendez-vous.
Or, un des signes de la présence du Christ ressuscité dans nos vies, c’est sa joie, celle que l’on ressent intérieurement dans la prière, dans la confiance inlassable et qui nous révèle que rien, rien pas même la mort, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu.
Cette joie n’est pas la facilité. Elle passe par des choix, des adhésions et des renoncements. La joie chrétienne n’est ni l’euphorie, ni l’optimisme facile. Elle n’est ni une question de tempérament ni le signe d’une nature heureuse mais un fruit de l’Esprit Saint. Elle résulte de cette expérience que nous faisons dans la foi d’être sûrs que Dieu nous aime, tels que nous sommes et qu’il veut nous conduire au vrai bonheur, à travers nos chemins de souffrance. C’est pourquoi, il nous dit « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples. » (Matt 11, 29)
Oui, devenons disciples, témoins, amis du Christ, pour pouvoir affirmer comme l’apôtre Pierre «Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ». La joie est le fruit de cette amitié.
Paroissiens de la cathédrale, relevons ensemble ce beau défi de donner à voir que Dieu est capable de combler notre cœur et de nous rendre heureux, sans avoir besoin de chercher ailleurs notre bonheur. La joie est un don de Dieu. "La joie du Seigneur est notre rempart".
Enfin, avec Saint Pierre, vivons en communion fraternelle
Nous sommes dans une société où on choisit ses relations, ses réseaux, ses amis. Même virtuellement, trop virtuellement ! Or, dans la vie paroissiale, on ne se choisit pas mais on s’accueille les uns les autres comme des frères et sœurs qui nous sont donnés par le Seigneur.
Vivre ce défi de la fraternité paroissiale : un sens de l’autre, un accueil de l’autre, une communion avec l’autre et les autres. Cela appelle une qualité de cœur, une vigilance, à certains jours aussi un combat spirituel car ce n’est pas toujours facile de donner sa confiance spirituelle à des personnes dont nous avons du mal parfois à accueillir les différences.
Dans la seconde lecture, Pierre exhorte les Anciens à prendre soin du troupeau qui leur est confié, à veiller sur lui avec bonté et à vivre tout cela avec justesse et dévouement.
Paroissiens de la cathédrale, notre ville a besoin du témoignage de notre fraternité tant dans sa dimension personnelle que communautaire. La fraternité rayonne, attire, fait signe. La fraternité est le premier évangile et le plus crédible que nous puissions raconter. Soyons des êtres de communion et de fraternité.
Trois mots pour cet été et pour toujours :
- L’humilité
- La joie
- La communion fraternelle.
AMEN.