Le monde à l’endroit et le monde à l’envers !
Les béatitudes et les « maltitudes » !
Permettez-moi ce néologisme pour qualifier ce qui est à l’opposé des béatitudes que nous venons d’entendre.
Frères et sœurs,
Nous avons remis nos pendules à l’heure il y a quelques jours ! Et nous voici, ponctuels, célébrant ensemble les fêtes de la Toussaint ! Dites-moi, quel est le bon ton et la juste note à décliner en pareille circonstance au cœur d’une actualité locale et mondiale difficile et compliquée ?
Quel monde choisissons-nous :
- Un monde à l’endroit ou un monde à l’envers ?
- Un monde béatifique ou un monde maléfique comme celui que nous propose Halloween avec ses vampires, ses sorcières et ses fantômes errant sans fin dans les ténèbres ?
Le monde « à l’envers » c’est celui de la noirceur : les complots, les fake-news, les polémiques, les malveillances, les calomnies, les rivalités mortifères du monde de la drogue, les séparatismes …
Et on peut continuer la liste ….
De toutes ces noirceurs naissent des attitudes et des raisonnements négatifs que je qualifie de « maltitudes » parce qu’elles véhiculent le « MAL » et polluent le « vivre-ensemble ». Comme il est fatiguant d’échanger avec des personnes qui broient du noir à longueur de temps et qui ont toujours un esprit négatif !
Le monde à l’endroit c’est celui dont parle l’Évangile en nous proposant les Béatitudes !
Heureux ceux et celles qui préfèrent le positif au négatif, la lumière aux ténèbres, l’espérance à la désespérance !
Les béatitudes sont des promesses paradoxales qui proposent une marche vers la sainteté pour tous, où personne n’est exclu… Où tout le monde est attendu… Au lieu d’évoquer des gens tristes, elles parlent de ceux qui sont heureux ! Au lieu de voir des individus, elles nous montrent des foules immenses …
Mettons-nous bien d’accord sur ce qui veut dire la sainteté !
Le saint n’est pas un héros, ni la sainteté une performance ! La sainteté ne commence pas par des vertus, ni des qualités exceptionnelles ; elle consiste d’abord à se laisser aimer par Dieu comme des enfants qui sont aimés par leurs parents, puis à se laisser transformer par l’Évangile.
Face aux peurs qui nous poursuivent, Jésus nous répond personnellement : « Tu es aimé de Dieu, laisse-toi aimer par Dieu ». Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’accomplir des actions extraordinaires ni de posséder des charismes exceptionnels, il est nécessaire avant tout d’écouter Jésus, et de le suivre sans se décourager face aux difficultés de la vie.
Ainsi, grâce au Christ, nous pouvons passer :
- De la tristesse à la joie,
- De l’isolement à la communion des saints. La foule de ceux qui sont désormais au Ciel et qui partagent le bonheur avec Dieu en lien avec nos frères et sœurs en humanité.
- De la souffrance à l’entraide,
- D’une existence mortelle à la vie éternelle.
Passer du monde à l’envers au monde à l’endroit, du monde maléfique au monde béatifique ! Dans son exhortation de mars 2018, le Pape François fait un beau commentaire des Béatitudes. Retenons ici chaque finale des huit appels au bonheur de l’homme en Dieu :
- « Être pauvre de cœur, c’est cela la sainteté !
- Réagir avec une humble douceur, c’est cela la sainteté !
- Savoir pleurer avec les autres, c’est cela la sainteté !
- Rechercher la justice avec faim et soif, c’est cela la sainteté !
- Regarder et agir avec miséricorde, c’est cela la sainteté !
- Semer la paix autour de nous, c’est cela la sainteté !
- Accepter chaque jour le chemin de l’Évangile même s’il nous crée des problèmes, c’est cela la sainteté ! ».
Réjouissons-nous, frères et sœurs ! Accueillons la Paix que le Christ nous donne en cette fête de la Toussaint ! Le Ciel n’est pas vide, il est « rempli » de celles et ceux que nous avons connus et aimés et qui ont fait des béatitudes un chemin de vie ! Ils contemplent maintenant la Clarté du Visage de Dieu !
Réjouissons-nous ! Reconnaissons qu’avec nos limites et nos faiblesses, le Christ nous fait confiance et nous invite à vivre, ensemble, dans un monde à l’endroit, un monde positif tourné vers le Bien à construire dans un esprit de justice et de paix. AMEN. Votre curé