LA CREMATION : QU'EN PENSE L'ÉGLISE ?
Question que l'on me pose souvent !
Il est bon de partager ici quelques repères au lendemain des fêtes de la Toussaint et de la Commémoration de nos fidèles défunts.
Si nous en avions le temps, il serait intéressant d'analyser les raisons pour lesquelles tant de personnes optent aujourd'hui pour la crémation !
Faut-il les culpabiliser ? Je ne le pense pas, mais je crois nécessaire de rappeler ce que dit l’Église, d’autant plus que notre société a tendance à présenter l'inhumation et la crémation comme deux options équivalentes et la dispersion des cendres comme une possibilité parmi d'autres.
C’est une confusion, me semble-t-il.
En effet, depuis 2016, l’Église continue d'accorder sa préférence à l'inhumation des corps, en souvenir de la mort, de la sépulture et de la résurrection du Seigneur, mystère à la lumière duquel découle le sens chrétien de la mort. (Cf instruction de la Congrégation pour la doctrine de la foi)
Cette même instruction affirme l'importance - lorsqu'il y a incinération - d'un lieu de conservation des cendres dans un espace sacré autre que la maison notamment pour éviter de "soustraire les défunts à la prière et au souvenir de la communauté chrétienne". Quant à la dispersion des cendres dans l'air, sur terre, dans l'eau, ou leur conservation dans des souvenirs, des bijoux ou autres objets, ni l’une ni l’autre ne sont dans l’orthodoxie chrétienne.
La dignité du corps et l’importance du souvenir sont des rappels constants de l’Église, parce la résurrection des corps est une conviction de foi chrétienne.
En dépit de la hausse constante du nombre de crémations, l’Église continue d’affirmer son attachement à l'inhumation parce que c’est dans le corps qu’a été semée la grâce du baptême et que c’est dans ce même corps qu’a été vécue toute une histoire familiale, sociale et religieuse, avec ses joies et ses épreuves … La crémation réduit tout cela en cendres très vite et parfois trop vite au risque de donner à ceux qui restent le sentiment que « tout est fini, voire anéanti ».
Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens nous rappelle que « Ce qui est semé périssable ressuscite impérissable ; ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un corps spirituel. (Co 15, 42 44)
Chères familles, en ce temps de la Toussaint et de la Commémoration des défunts, prions avec force et affection pour nos défunts. Qu’ils aient été incinérés ou inhumés, prions pour qu’ils reposent en paix dans le cœur brûlant de l’amour de Dieu.
Votre curé