Homélie du 20 octobre 2024

29è dimanche du temps ordinaire

350 jeunes, servants d’autel et servantes d’assemblée de notre Province (Bretagne et Pays de Loire) sont, ces heures ci, en Pèlerinage à Notre Dame de Pontmain, en Mayenne ! 25 de notre paroisse !

Apprendre à servir à la manière du Christ est le thème central de ce beau rassemblement ! La Parole de Dieu entendue à l’instant nous y invite et nous y presse.

Que se passe-t-il ?  Pour la troisième fois, Jésus vient d’annoncer sa Passion à ses apôtres. Le Christ et les siens sont en route vers Jérusalem où la Pâque va voir lieu. Jacques et Jean semblent croire que Jésus va prendre le pouvoir. Ils demandent de siéger l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. Ils parlent d’une seule voix, tous les deux. Ils s’approchent de Jésus, comme attirés par le rayonnement de sa personne. Prennent-ils vraiment conscience de ce qu’ils demandent ?  Pas certain !

Et comme toujours avec Jésus, il faut s’attendre à un renversement de perspective. Jésus accueille leur demande et aussitôt fait apparaître ce qui pose problème.

« Vous ne savez pas ce que vous demandez ! »

Pourtant, la demande des disciples est claire : ils veulent quelque chose pour eux. Ils veulent tirer avantage de leur position auprès de Jésus !

Mais, Jésus les fait redescendre sur terre et atténue leurs prétentions.

Pour avoir une place dans le Royaume, il ne faut pas être préoccupé par soi-même, mais avoir le souci des autres et de la multitude.

Jésus leur parle alors de son abaissement et de sa kénose. Quel contraste !

Tandis qu’ils rêvent d’élévation et de sécurité, Jésus évoque la passion qu’Il va subir pour la multitude et l’humiliation à laquelle Il va consentir pour être « vidé de lui-même », dans un acte de souveraine et absolue plénitude d’amour.

Pédagogie du Christ qui nous interroge encore aujourd’hui : quels sont nos rêves, nos prétentions en ce bas-monde ? grandeur ou humilité ?

Dans la fougue de leur jeunesse, Jacques et Jean nourrissent pour eux-mêmes de grandes ambitions de grandeur : être bien placés !

Mais, dans le Royaume de Jésus la hiérarchie est inversée : « les premiers sont les derniers, le plus grand se fait serviteur … et, pour couronner le tout, il n'y a pas d’accession au pouvoir… 

« Si quelqu’un veut être grand, il sera votre serviteur ».

C’est dans cette affirmation essentielle que le christianisme se révèle comme étant différent des autres religions. Notre modèle à nous, chrétiens, c’est un Christ crucifié, qui s’est fait serviteur de tous par amour de tous.

En ce dimanche des Missions, demandons au Seigneur que l’autorité dans notre Église, dans notre paroisse, soit exercée à la manière du Christ Lui-même, comme un service « pour la multitude », c’est-à-dire pour les périphéries, les laissés pour compte !

Servir les autres, à la manière du Christ, voilà ce qui doit nous préoccuper !

Mais servir dans la radicalité de la Croix, comme un don total de soi. Cela suppose de ne pas nous replier sur nous-mêmes, sur des privilèges ou prestiges supposés, et encore moins de nous laisser éblouir par tous les mirages diaboliques de ce monde.

Servir aussi dans la radicalité du « lavement des pieds » à l’exemple de Jésus, pour accepter d’être bousculés, interpelés, corrigés, lorsque nous avons dévié.

Puissions-nous ici toujours accomplir la mission que nous avons reçue de Jésus : être une Église « hôpital de campagne » pour que chacun puisse y trouver réconfort, soulagement, pardon de ses péchés, joie de la réconciliation, bonheur de la communion, espérance et avant-goût de la vie Éternelle.

AMEN.