Homélie du 18 août 2024
Icone représentant La Cène

Homélie du 18 août 2024

Les prédications du père Marivin sont souvent plus étoffées que le texte écrit qu'il a préparé et qui est celui qui est mis en ligne.

« Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde.

Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau »

 Tout est invitation, ce matin !

Dans la première lecture, la Sagesse, avec un « S » majuscule, a envoyé ses servantes nous inviter au banquet qu’elle a préparé en dressant la table. Elle nous invite à ne pas manquer l’invitation, à ne pas vivre comme des fous, mais comme des sages.

C’est notre vie de foi qui est là quand la Sagesse nous convie à prendre le chemin de la véritable intelligence et du discernement éclairé.

Dans l’Evangile, Jésus nous invite lui aussi à un banquet, et il faut le remarquer, à un banquet dérangeant pour beaucoup parce qu’il nous invite à manger et recevoir le maître du repas.

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. Et moi, je le ressusciterai au dernier jour ».

C’est déroutant à l’extrême au point que les auditeurs du Christ se querellent entre eux.

Qu’est-ce que cela veut vraiment dire « manger la chair et boire le sang du Fils de l’homme » ?

Pourquoi le verbe « manger » revient-il avec autant d’insistance, huit fois dans sept versets ?

Au début du deuxième siècle de notre ère, apparait une hérésie qu’on appelait le
 « docétisme », un mot qui signifie « paraître ». Les adeptes de cette hérésie prétendaient que Jésus, Fils de Dieu, faisait semblant d’être un homme, que ses souffrances sur la croix étaient une illusion, et que, quand on dit que Dieu se fait chair, cela ne veut pas dire que Dieu s’est fait homme.

Saint Jean, à sa manière et en son temps, combattait déjà cette hérésie en insistant sur la chair à manger et le sang à boire.

Saint Jean évoque clairement ici la mort de Jésus. Et cette mort est évoquée comme l’aboutissement d’une vie donnée, une vie offerte à Dieu son Père, une vie donnée aux hommes et aux femmes qu’Il rencontrait sur son chemin, une vie donnée aux pauvres de toutes sortes, à tous ces gens identifiés comme impurs et non fréquentables.

Pourquoi Jésus nous donne-t-Il sa chair à manger et son sang à boire ?

Pour nous donner la vie. Jésus est le don de Dieu au monde, le pain vivant descendu du ciel qui se donne à nous : « chair donnée pour la vie du monde ».

Quand Il nous parle de son sang à boire, Jésus nous parle de sa vie qui circule, qui fait vivre l’être humain, qui nous fait vivre. Jésus veut nous donner la vie, sa vie pour que l’on devienne ce qu’Il est, que l’on soit un avec Lui.

Le reconnaître, c’est la Sagesse, cette Sagesse qui a dressé la table et qui nous invite à répondre à son invitation. Dans cette eucharistie, nous sommes les invités de Dieu.

Pour Saint Paul, accepter l’invitation de Jésus, c’est aussi vouloir résolument vivre de la vie du Christ : « Prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages ».

Manger la chair et boire le sang de Jésus pour devenir comme Lui, pour être comme Lui, pour vivre comme Lui, pour vivre éternellement comme Lui.

Marcher à la suite de Jésus, cela veut dire accorder nos vies aux gestes que nous posons dans l’Eucharistie. Cela veut dire être capables de reconnaître nos fragilités, trouver en Jésus la lumière, la paix et le pardon.

Marcher à la suite de Jésus, c’est puiser en Lui la force de vivre, c’est marcher sur le chemin de l’Espérance.

Marcher à la suite de Jésus, cela veut dire, accueillir l’autre, pratiquer la charité, nous tenir solidaires les uns des autres, surtout avec les plus faibles et les plus cabossés de la vie.

C’est l’invitation qui nous est faite. En l’acceptant, nous marchons sur la voie de la Sagesse.

Lisons les faims et les soifs de celles et ceux, proches de nous, ou qui nous sont confiés.

Apportons-leur le pain qu’ils sont en droit d’attendre de nous.

Terminons ici par le verset du Psaume : « Garde ta langue du mal et tes lèvres des paroles perfides. Evite le mal, fais ce qui est bien. Poursuis la paix, recherche-là »

AMEN.

P. Patrice MARIVIN

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