Homélie du 7 juillet 2024

14ème dimanche du Temps Ordinaire – B

En ce 14ème dimanche du Temps de l'Église, et alors que nous sommes appelés à reprendre le chemin des urnes pour aller voter. La Parole de Dieu dans l'Évangile de Saint Marc

nous invite à nous interroger sur la manière dont nous apprécions,pour ne pas dire jugeons, ceux et celles que nous côtoyons. Rassurez-vous, je ne vais pas vous entretenir sur les candidats, ni de leur promesses électorales !

''Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison".' Comment comprendre cette page d'Évangile que nous venons d'entendre ?

Jésus, lorsqu'il revient chez lui, à Nazareth, n'est pas vraiment bien accueilli. Il est vrai que nous ne connaissons pas grand chose de la vie de Jésus, depuis sa naissance jusqu'à ses 30 ans. Il y a la fuite en Égypte, la présentation au Temple,le pèlerinage à Jérusalem où Jésus à l'âge de 12 ans parle avec les grands prêtres, nous ne savons pas guère plus sur sa vie.

Jésus devait être un parmi d'autres. C'est pourquoi les auditeurs qui l'écoutent dans la synagogue s'étonnent : ''D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui est donnée, … ? N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie … ?

Les habitants de Nazareth connaissaient Jésus depuis 30 ans et pensaient tout savoir : en réalité, ils ne se sont jamais rendus compte qui il était vraiment.

Ils se sont arrêtés aux aspects extérieurs mais n'ont pas reconnu Jésus.

Il nous est facile de ''caser'' les personnes, d'estimer quelquefois un peu rapidement ce dont elles sont capables ou incapables, de leur mettre des étiquettes ou les enfermer dans nos préjugés. ''Nul n’est prophète en son pays''

Nous sommes souvent aveugles, sourds, incapables de reconnaître ce qu’il y a de grand et d’extraordinaire chez ceux et celles qui sont tout près de nous, dans notre entourage.

Et pourtant, n'oublions pas que Dieu lui-même s'est fait Homme en son fils unique Jésus Christ, notre Seigneur, comme nous le reconnaissons dans le Credo, notre Profession de foi.

''Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.'' En effet, la Parole de Dieu n’est pas faite pour rester entre les murs de notre cathédrale.

J’ai vu de mes propres yeux, comme vous certainement, qu’elle a bien parcouru le monde. Elle est la même du Nord au Sud, d’Ouest en Est.

Il y a 15 jours, je l’ai écoutée, je dirais même plus, je l'ai vue cette Parole puisqu'elle était bien vivante par la langue des signes lors de la messe dominicale dans la Cathédrale de Bratislava, capitale de la Slovaquie.

Les responsables des Pastorales des Sourds catholiques de 14 pays d'Europe, sourds pour la grande majorité d'entre-eux,  se retrouvaient pour partager leur foi et prier ensemble.

La Parole de Dieu est la même qu’ici bien qu’elle ne soit pas dans la même langue.

Langue Slovaque, Langue des Signes propres à chacun de ces 14 pays représentés et Langue des Signes internationale.

L’Esprit de Pentecôte souffle à travers le monde. Il souffle aussi par YouTube !

En ce début du mois de juillet où nous fêtons les 2 ans de ce lien par internet,  grâce à la chaîne YouTube de la Cathédrale, la Parole de Dieu arrive aux yeux des sourds éloignés de notre paroisse, aux quatre coins de l'Europe et du monde, mais aussi auprès des malades qui ne peuvent venir ici et nous prions avec eux.

Cette période estivale peut alors nous donner du temps. Nous donner du temps pour réfléchir, un temps de disponibilité, un temps de liberté, pour prier, prendre du recul, un vrai temps de conversion, pour essayer de semer d'abord cette Parole de Dieu en nous mêmes, avant de la répandre autour de nous.

Mais reconnaissons-le, il nous est souvent difficile de semer cette Bonne Nouvelle.

Le prophète Ezéchiel dans la 1ère lecture, nous dit que pour lui non plus, cela n’a pas été si facile. ''L’esprit vint en moi et me fit tenir debout.''

Et Dieu lui-même a prévenu Ezéchiel que ses auditeurs, pourtant proches de lui, pouvaient être durs d’oreille. Il ne faut pas nous étonner qu’il en soit encore de même aujourd’hui . le message évangélique n’a rien d’évident et il bouscule bien des certitudes de notre société.

Alors comme Ezéchiel, tenons-nous debout grâce à l’Esprit-Saint dans les temps difficiles de nos vies. N’ayons pas peur d’être les témoins de l’enseignement du Christ et de son Église.

Avec le pape François et je le cite, demandons au Seigneur :

'' d'avoir les yeux et le cœur libérés des préjugés et ouverts à l’étonnement, aux surprises de Dieu, à Sa présence humble et cachée dans la vie de chaque jour''.

• Que nous soit donné la grâce de le reconnaître, ce Dieu qui chemine à nos côtés.
• Que nous soit donné la joie de l'entendre, de l'écouter et ainsi, pouvoir répondre à son appel et en témoigner.    Amen

François GOUTHE, diacre