Homélie du 29 janvier 2023

Homélie du 29 janvier 2023

Transcription depuis l'enregistrement audio sur RCF - Prédication en direct du Père Marivin

Mes amis, aucun de nous n'est rentré indemne à la maison, de la soirée vécue ensemble.

À vous, mes amis qui nous écoutez par les moyens des ondes de la radio RCF Bretagne-Sud, comment vous dire ce que nous avons vécu ici hier soir ?

Il y a un temps pour tout. Un temps pour vivre, un temps pour sourire, un temps pour la douceur, un temps pour la profondeur d'esprit, un temps pour réfléchir, un temps pour être en vérité, dans notre Église, peuple de Dieu, Corps du Christ et temple de l'Esprit.

Hier soir, nous avons vécu un véritable moment de grâce qui nous a donné de réfléchir à comment on passe de « Monsieur le curé fait sa crise », à « comment on passe du bien être au bonheur, des ténèbres à la lumière, de la peur à la paix ? »

Se connaître, se reconnaître, s'envisager, se parler avec humour et avec vérité. Bienheureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière. D'autres ajouteront « heureux ceux qui savent rire d'eux mêmes. Ils n'ont pas fini de se marrer. »

Et ce matin, nous entendons en écho cet évangile des Béatitudes.

Dites moi, la réaction première qui jaillit de notre écoute ou de notre lecture attentive est sans doute que ce programme de vie décliné par le Christ n'est en rien conforme à nos inclinations les plus spontanées. Aucun de nous n'envisage spontanément le bonheur à travers la pauvreté, l'humilité, la faim, la soif, les persécutions ou les insultes. Nous l'avons vu hier soir, comment passer de l’emmurement à une vie et à une église hors les murs, alors que souvent, nous pensons plutôt, vous et moi, en terme d'épanouissement, de satisfaction et de plénitude.

Vigilance ! Les Béatitudes sont à lire et à vivre à la lumière de la mort et de la résurrection du Christ, à la lumière de la Croix, de la Passion, de la résurrection de Jésus.

La vie du disciple est configurée à celle du Christ et ce n'est pas livrés à nos seuls moyens humains que nous tentons d'atteindre ce bonheur vrai, cette union du Christ, mais appuyés sur sa victoire acquise sur la mort que nous sommes certains d'y parvenir.

Rappelez vous hier soir, première partie : « Je rêve d'un poste. Je rêve que mon évêque m'appelle. Je rêve que mes paroissiens arrêtent de m’embêter. Pardon ! »

 Et la deuxième partie : en vérité, j'accueille ma faiblesse, ma vulnérabilité. Je me sais aimé en profondeur et je passe de « confesser les autres à me confesser ». Parce que « amour et vérité se rencontrent ;  Justice et paix s'embrassent.

C'est déroutant, c'est bouleversant, mais c'est juste ce qu'il y a de fou dans le monde, ce qui a de faible aux yeux du monde. Saint Paul dira « C'est lorsque je suis faible que je suis fort. » Oh ! Pas la faiblesse pour dire que tu es minus, rabougri ou que tu ne vaux rien, mais la force  d'assumer, de consentir à sa vie, de se laisser aimer de ce bonheur-là qui passe par la croix et la résurrection.

L'évangile des Béatitudes n'est pas celui des lendemains qui chantent. Il est celui de l'aujourd'hui qui sourit tout en pleurant parce qu'il est éclairé de la présence aimante du Christ.

Mes amis, les Béatitudes annoncent et provoquent un bouleversement de l'ordre du monde, un renversement des valeurs, une nouvelle conception de l'homme et du monde. Il serait mensonger de passer cela sous silence. Et si nous en doutions, les paroles de Paul entendues dans la deuxième lecture en sont l'écho immédiat.

Redisons les :

« Ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort. Et ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose. »

Il ne s'agit pas ici de cette religion du ressentiment, ni de la privation qui préfère les pleurs aux rires, la faiblesse à la force.  Ce jugement reste à la surface des choses.

Si l'on regarde de près, regardons ensemble. On distingue deux aspects au sein de ces huit béatitudes.

Il y a d'abord les Béatitudes qui se réfèrent à ce qu'il y a de bon en nous. Jésus nous invite à cultiver la pauvreté du cœur et non l'accumulation des richesses. D'autres diraient la sobriété heureuse, la sobriété joyeuse.

Hier soir, j'étais marqué par la douceur de la consolation du Seigneur et j'aurais aimé que vous soyez à table avec Reynold, l'acteur, ce jeune époux trentenaire, père de famille, (il a un enfant quinze mois), qui me dit combien il est travaillé par l'Esprit de Dieu en jouant un prêtre sans jamais le caricaturer et en donnant à voir avec ce prêtre ce qu'est l'Eglise en transformation, en conversion, à l’inverse d’une Eglise recluse, une Église défensive, pas une Église qui s'enferme et qui sent la naphtaline, mais celle des minorités créatives desquelles on peut dire « voyez comme ils s’aiment » voyez la douceur, la pureté du cœur, la justice et non la dureté, la corruption ou l'iniquité.

Le pape François rappelait il y a quelques jours, au cours de sa catéchèse sur l'évangélisation et je le cite « Celui qui annonce Dieu ne peut pas commettre de violences, ne peut pas faire pression sur les autres. » (Ça vous dit quelque chose  … Hier soir dans la deuxième partie ?)

Mais, les soulager; ne pas imposer des fardeaux, mais les décharger. Apporter la paix plutôt que la culpabilité, être entre vérité et miséricorde pour la souplesse de la vie de l'esprit. Jamais avec opportunisme, mais avec une charité inventive pour ses frères.

C'est le premier groupe des Béatitudes et le second, c'est, (et c'est pas rien) …. c'est celle des affligés, de ceux qui pleurent, de ceux qui sont persécutés ou insultés.

  • Toi qui m'écoutes à la radio, qui es en prison, peut-être tout près d'ici, place de la Libération : que la paix soit sur toi.
  • Toi peut être la personne âgée qui n'est plus visitée, qui est en EPHAD dans notre diocèse : que la douceur de Dieu te rejoigne !
  • toi peut être le jeune qui te réveille, c'est tôt pour toi,  11 h et demie un dimanche et qui écoutes par hasard RCF, Dieu a le droit de te réveiller. Allez, ouvre les yeux, étonne toi, émerveille toi et tente d'aimer,
  • Toi qui peux être à l'hôpital, à Océane, à Chubert, je ne sais où et qui te demandes quels résultats tu auras demain : espère, crois, ne te résigne pas.

Le  Christ nous invite pas à la souffrance pour elle même, (mon Dieu non  !)  à nous amputer de ce qui nous serait le plus important, mais il nous invite à reconnaître au cœur des tribulations de notre vie, la marque de sa résurrection et il nous invite à expérimenter concrètement, vitalement que la puissance de la résurrection nous est donnée,  Lorsque la croix se plante dans nos vies, ce qui est assumé est sauvé. Car la vie du Christ en nous est plus puissante que toute souffrance humaine, parce que, sans la supprimer, elle la transforme.

C'est bien cela, encore une fois, que nous décrit Paul dans sa propre vie et je le cite : «  Entendez bien, on nous croit tristes et nous sommes joyeux, pauvres et nous faisons tant de riches,  démunis de tout et nous possédons tout.  Un paroissien m'a offert hier soir et je le remercie le bouquin de saint François de Sales" Humour et sainteté". (Je vais le dévorer dès ce soir.)

Humour et sainteté.  Saint François de Sales, Saint Dominique, Saint-François d'Assise ne se privaient pas de pleurer pour le salut des hommes. C'est plutôt la joie qui jaillit leurs larmes.

Mes amis, il ne s'agit pas d'être heureux, grâce aux souffrances. (Mon Dieu qui a dit ça??? C’est une perversion !) … mais de découvrir la douce délicatesse, parfois discrète, tellement ténue, qui vacille parfois dans nos vies. La présence du Christ dans la peine et l'affliction.

"Notre cité se trouve dans les cieux". Celle de ceux qui contemplent la lumière du Christ le savent, ils sont libérés de toute peur, de toute corruption, de toute maladie, de toute souffrance.

Heureux frères et sœurs !

Hier soir, on est passé du bien être au bonheur. On est passé des apparences à la réalité, on est passé de « l’effleuré »  à la re-connaissance ….Se reconnaître … et ça donne de la joie.

Envisagerons nous ! Il faut se parler heureux. La mission de Jésus, c'est nous apprendre à vivre debout, heureux. Dis moi, quelle est ta vraie définition du bonheur, et je te dirai qui tu es et avec les propos «  Monsieur le curé »  hier soir ;  nous convenons de répondre : « Mon bonheur, c'est toi, Seigneur. »

Le bonheur pour moi, curé qui ne fait qui ne fait pas sa crise malgré son rhume, c'est de servir mon peuple, de l'aimer et d'avancer avec lui vers une seule direction, celle de la vie, celle du ciel, celle de l'éternité.  Amen.

P. Patrice MARIVIN

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