Homélie du 23 avril 2023

3ème dimanche de Pâques - A

Réf. des lectures : Ac 2, 14.22b-33; Ps 15; 1P 1, 17-21; Lc 24, 13-35

- « De quoi discutiez-vous en marchant » ?

- « Tu es bien le seul qui ignore les événements de ces jours-ci ».

- « Quels événements » ?

- Comment, tu n’as pas entendu parler du réchauffement climatique ?

Ce dialogue, ces questions et réponses, nous aurions pu les entendre lors de notre « marche pèlerinage » paroissial à Sainte-Anne-D’auray, le dimanche 26 mars dernier.

Nous avions choisi la date de cette journée de marche, mais pas la météo ! Certains sont donc partis à pied de bonne heure, avec courage, affrontant en chemin le vent et la pluie, les averses, dialoguant malgré tout les uns avec les autres. 

Comme ces disciples sur le chemin d'Emmaüs, peut-être nous n'avions pas conscience que Jésus marchait aussi avec nous ?

Oui, avons-nous vraiment conscience que Jésus marche avec nous, dans le quotidien de nos vies ? Croyons-nous vraiment cela ?

L'Évangile nous dit que les yeux des disciples étaient aveuglés, leurs yeux de chair ne Le reconnaissaient pas et pourtant Jésus marchait avec eux.

Les fêtes de Pâques passées, nous avons encore dans notre coeur la grande joie d'avoir célébré la résurrection du Christ ... et malgré cela, n'avons-nous pas le sentiment, parfois, de continuer notre route en marchant bien seuls ?

Dans les évangiles, nous voyons Jésus marcher inlassablement, et inviter les hommes à marcher avec lui, à sa suite, sur les chemins de Galilée, de Samarie, de Judée. Et aujourd'hui, il s'invite encore sur nos propres chemins.

Dans l'Évangile de Saint Jean au chapitre 14, Jésus dit à Thomas : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. »

Tous, dans nos vies, nous rencontrons des épreuves, où l'on peut se sentir parfois abandonnés. La marche devient alors difficile, éprouvante dans ces moments de notre vie, où nous marchons, tristes, désemparés, après avoir vécu des événements douloureux qui nous donnent de ressembler aux disciples d'Emmaüs après la mort de Jésus.

N'était-ce pas aussi un peu notre cas lors de notre marche pélerine vers Sainte-Anne, à cause des conditions météorologiques défavorables que nous avions à affronter ?

N'est-ce pas aussi le cas pour beaucoup parmi nous, qui ce matin ont marché jusqu'ici pour venir dans cette cathédrale avec leurs soucis, leurs peines, leurs difficultés pour les offrir au Christ ressuscité, pour écouter, recevoir et mieux comprendre la Parole de Dieu que nous propose l'Église aujourd'hui.

Jésus, lui-même, s'adressant aux disciples d'Emmaüs, a interprété tout ce qui lui était arrivé, en relisant dans toute l'Écriture ce qui le concernait. Mais cela n'a pas suffi pour que les deux marcheurs Le reconnaissent, puisque Cléophas et l'autre disciple retiennent Jésus en lui disant : « Reste avec nous ».

Justement, après le temps de la Parole, Jésus va leur redonner - l'Espérance ET la Foi en partageant le pain, son Pain de vie.

C'est le temps de l'Eucharistie. Alors la vision des deux disciples s'éclaire mais Jésus disparaît à leurs yeux de chair et c'est leurs yeux de Foi qui s'ouvrent. Et alors, ils reconnaissent la présence de Jésus dans leur vie, Jésus présent en eux.

De même, aujourd'hui, Jésus vient en nous par la communion à son corps et il reste avec nous, en nous.

En prenons-nous vraiment conscience ?

Ouvrons nos yeux et notre cœur et reconnaissons Jésus présent parmi nous.

« Rendons gloire à notre Dieu ! Lui qui fit de merveilles, Il est présent au milieu de nous, et j'ajouterai « 'EN NOUS », Maintenant et à jamais ! », chanterons-nous à la fin de cette messe.

Vous, paroissiens qui étiez à Sainte-Anne-d'Auray, souvenez-vous de la sortie de la messe qui clôturait cette journée ?

Nous sommes repartis, comme les disciples d'Emmaüs, sur nos propres chemins, tandis que les intempéries du matin avaient laissé la place à la lumière du soleil. En cette fin de journée, la joie se lisait sur les visages et était dans les cœurs !

Oui, sainte Anne, Marie et Jésus étaient avec nous !

Rendons grâce à Dieu et restons dans la joie comme nous invite saint Pierre dans la première lecture en citant le psaume 15 :

« Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
Mon cœur exulte, mon âme est en fête.
Tu m'apprends le chemin de la vie :
Devant ta face, débordement de joie ! »

Dans son édito, notre curé nous propose de suivre le Christ, de témoigner du Christ comme lui-même, le Christ, nous y invite.

Notre pape François aime à nous parler d'une Église en sortie. C'est le moment pour nous d'être disciples-missionnaire en témoignant de cette joie pascale qui nous habite. Amen

François GOUTHE, diacre